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Qui sera là pour l’avenir ?
Qui sera là pour l’avenir ?
Esprit-Saint, le jeudi 21 mars 2013. - Le Centre des Opérations Dignité se joint aux organismes et acteurs de l’Est du Québec et du Nouveau-Brunswick qui s’opposent à la réforme de l’assurance-emploi. Le Centre des Opérations Dignité s’inquiète des coupures budgétaires qui affectent la dignité et la vie des communautés, comme celles annoncées à l’aide sociale, aux centres de la petite enfance, à l’aménagement forestier en forêt privée, aux bureaux régionaux des ministères et organismes publics et parapublics ainsi que de la hausse des redevances des producteurs acéricoles.
Le monde rural prend la parole.
Gardien de la mémoire des Opérations Dignité, le Centre rappelle que c’est la mise en commun et l’affirmation d’une volonté collective qui ont évité la destruction de plus de 70 municipalités de l’Est du Québec au cours des années 70. Aujourd’hui, le discours s’est raffiné. Il n’y a plus de politique officielle de fermeture, mais le discours actuel nous y ramène : coupures de services, fermetures d’écoles, de bureaux de poste, de commerces. Résultat, des gens déménagent et des jeunes hésitent à revenir s’installer. On ne brûle plus les maisons, on les transforme en résidences secondaires.
La multiplication des outils de contrôle crée un climat de suspicion, encourage la délation, développe le mépris et le dénigrement social. Jusqu’où courberons-nous l’échine ? Que reste-t-il de la fierté ? Qui restera sur le territoire pour aménager la forêt, produire le lait, élever les animaux, cultiver les céréales et les légumes, pêcher le poisson ? Qu’advient-il des valeurs de développement durable, de production équitable ? Pour fournir la nourriture et les ressources dont le pays a besoin, ça prend du monde, du monde engagé, compétent, travaillant et fier qui habite le territoire.
Le temps est venu de semer à nouveau les graines de la résistance.
Jusqu’à quand écouterons-nous les discours de crise qui parlent de rationaliser les ressources humaines, de réduire les effectifs, de compresser les dépenses, de réaffecter les investissements, de restructurer les conventions collectives, de consolider les opérations, de réorganiser la production ? On sollicite notre compréhension, notre effort, notre participation au redressement. Avec la hausse de l’écart entre les riches et les pauvres, qu’en est-il de la répartion de la richesse, de l’équité ?
Le temps n’est plus à la justification. Ce contexte est improductif. Il génère le découragement et l’essoufflement des forces vives. Il y a aussi cette centralisation du pouvoir décisionnel qui nuit au développement des communautés et cultive le sentiment d’impuissance. Pour vivre, nous disons qu’il est nécessaire, en milieu urbain comme en milieu rural, de réinvestir les lieux de gouvernance, de nourrir l’espoir et la détermination, de réaliser les rêves et d’agir maintenant dans le respect et la dignité.
La réaction populaire des dernières semaines illustre la fierté des gens de l’Est du Québec et du Nouveau-Brunswick. Elle confirme la pertinence d’une prise de parole du monde rural dans des enjeux qui affectent toute la société.
À nous de faire entendre les cris du cœur, de la terre et de la mer.
À nous de dire non aux coupures et aux fermetures.
À nous d’agir avec imagination et dignité.
À nous de rester pour l’avenir.
Note : Le Centre des Opérations Dignité gère un Centre d’interprétation des Opérations Dignité à Esprit-Saint, une municipalité de 400 habitants située dans le Haut-Pays de la Neigette à 50 kilomètres au sud de Rimouski. www.operationdignite.com